Sujets de dissertation - Coup de pouce

1.  Analyser le sujet pour aboutir à une problématique.

L'analyse du sujet est la première étape que vous devez mener au brouillon ; elle consiste à analyser les termes-clés du sujet, d'en faire jouer les différents sens et les dynamiques afin d'aboutir à votre problématique, à laquelle votre plan devra répondre. Ce travail vous permettra aussi de commencer à dégager différentes façons de traiter le sujet. La problématique, à votre niveau, consiste surtout en une reformulation ou explicitation de la question posée. Pour un plan dialectique, il faut expliciter l’alternative. Pour un plan thématique, il faut reformuler un minimum. Si jamais vous n'y arrivez pas, contentez-vous de reprendre la question posée.

Exemples de réflexion sur un sujet puis de problématiques possibles :

a) Dans quelle mesure Le Menteur relève-t-il, selon vous, du genre de la comédie ? 

→ Discussion du ou des termes clés du sujet : Un seul mot clé ici, le mot "comédie". Il faudra rapidement en définir les caractéristiques et les visées possibles en introduction, et éventuellement évoquer ses genres satellites et contraires. 

→ Explicitation de l'alternative : La pièce Le Menteur de Corneille ressortit-elle exclusivement au genre comique ou convoque-t-elle d'autres genres théâtraux ? 

b)  Quel regard la pièce Le Menteur porte-t-elle sur le mensonge ? 

→ Discussion des termes du sujet : Deux termes-clés ici, la question du "regard" et bien évidemment la notion centrale du "mensonge" ; le premier mot invite à réfléchir à la façon dont le mensonge est considéré dans la pièce, sous un angle moral, déjà (est-il unanimement décrié ? Peut-il être réhabilité ?), mais pas seulement ; le sujet appelle aussi potentiellement à réfléchir sur ceux qui le pratiquent et sur la façon dont ils le pratiquent, ainsi que sur la nature éminemment langagière, et donc puissamment théâtrale, du mensonge. 

→ Reformulation : Comment le mensonge est-il considéré dans Le Menteur de Corneille ? 

2. La formulation du premier des deux sujets ("Dans quelle mesure...") invite donc à l'élaboration d'un plan dialectique.

Qu'est-ce qu'un plan dialectique ? 

La première partie valide la thèse contenue dans l'énoncé ; la seconde la nuance, elle en révèle les limites ; une éventuelle troisième partie montre, si possible, comment dépasser les points de vue des deux parties précédentes.

Prenons comme exemple le sujet 1 :

Pour la première partie, vous chercherez des arguments et des exemples qui vont étayer, confirmer la thèse affirmative : Oui, Le Menteur relève bien de la comédie. 

Toute la difficulté de la seconde partie est de prendre le contrepied de cette thèse sans se contredire. Il s'agit de montrer en quoi la thèse défendue dans la première partie ne rend compte que d’un pan de l’œuvre, qu’il y a une partie de l’œuvre qui, dans le cadre de ce débat, échappe à cette définition. Il s'agit d'adopter un point de vue qui vient compléter le précédent. Posez-vous cette question : quels éléments éloignent l’œuvre de l'univers de la comédie ? Quels aspects propres à la comédie n'y trouve-t-on pas ? 

Si vous voulez essayer de formuler une troisième partie (ce qui peut être bien mais n’est pas obligatoire : certaines dissertations se défendent très bien avec deux parties et avec une conclusion sachant dépasser la simple opposition), sachez que cette troisième partie n'est pas une réconciliation des contraires, ce n'est pas « une synthèse » (même si dans le cas du Menteur et de Corneille évoquer la notion de tragicomédie ou de comédie héroïque est tout à fait pertinent). Elle pose plutôt la question suivante : n’y a-t-il pas une autre manière d’envisager la question de la comédie dans Le Menteur pour montrer qu'il y a quelque chose d’essentiel qui s’avère plus important que ce que traitent les deux premières parties ? 

Vous pourrez au besoin vous appuyer sur la capsule vidéo ayant trait aux différents types de comique pour vous rafraîchir la mémoire sur le sujet, ainsi que sur celle rappelant les fondamentaux du genre tragique au XVII^e siècle. 

3. La formulation du second sujet invite davantage à l'élaboration d'un plan thématique. 

Qu'est-ce qu'un plan thématique ? 

Chaque partie du plan est une réponse possible à la question posée, allant du plus simple au plus complexe. 

Prenons l'exemple du sujet 2 : Quel regard la pièce Le Menteur porte-t-elle sur le mensonge ?

Chaque partie travaillera un aspect spécifique du « mensonge ». La première partie s'intéressera, par exemple, aux divers menteurs et à leur façon de mentir. La seconde partie sera consacrée aux liens entre parole et mensonge. Enfin, la troisième partie concernera la dimension éthique et morale du mensonge.